segunda-feira, 26 de outubro de 2009

ANGOLA, UÉ


"Des militaires angolais sont signalés, depuis le week-end dernier, dans le territoire de Tshela, au Bas-Congo, où ils occupent les villages de Kata Kangu et Mbata Yema, à environ 200 kilomètres de Matadi. Le prétexte choisi pour justifier cette énième invasion de cette partie du pays est la chasse aux rebelles du FLEC (Front de Libération de l’Enclave de Cabinda). Pour ce faire, ils ont fait du porte-à-porte, fouillant systématiquement toutes les cases des deux villages précités, où ils n’auraient trouvé aucun suspect. Terrorisés, leurs propriétaires ont trouvé le salut dans la fuite. Ce nouveau safari angolais dans cette province étonne, d’autant qu’il y a une semaine, une délégation ministérielle angolaise a séjourné à Kinshasa, pour convenir avec les autorités congolaises de la nécessité de stopper les mouvements réciproques d’expulsions des Congolais d’Angola et des Angolais de la République Démocratique du Congo. A en croire la lettre du président Dos Santos remise à cette occasion à son homologue Joseph Kabila, les peuples congolais et angolais avaient intérêt à préserver les relations d’amitié et de fraternité qu’ils entretiennent depuis des temps séculaires. Dans le souci d’harmoniser leurs vues sur les dossiers de l’immigration clandestine, de la fraude, de la criminalité, du trafic des drogues et du blanchiment d’argent, Kinshasa et Luanda ont annoncé la tenue, à la mi-novembre 2009, de la Grande Commission Mixte congolo-angolaise.
Mais, au vu de la situation que vient de créer l’armée angolaise dans le territoire de Tshela, les observateurs pensent que Luanda continue de se moquer de Kinshasa. En effet, aucun engagement allant dans le sens du respect de l’intégrité du territoire congolais, des accords de bon voisinage, des mêmes valeurs culturelles, de la coexistence pacifique, des recommandations de la SADC et de la CEEAC en rapport avec la libre circulation des personnes et des biens, n’est tenu par la partie angolaise. Tout se passe comme si Luanda avait un agenda caché, dont la toile de fond serait la spoliation des ressources naturelles congolaises, notamment le pétrole et le diamant, l’annexion de plusieurs portions du territoire congolais (cas des territoires de Kahemba et Mbanza-Ngungu sous le couvert d’un prétendu mauvais positionnement des bornes frontalières et de celui de Tshela sous prétexte de traquer des résistants cabindais) et pourquoi pas son diktat militaire. En dépit des promesses renouvelées de Luanda de vivre en paix avec Kinshasa, des actes répétés de provocation armée indiquent que l’on a affaire à un « voisin » belliciste. On sait que l’Angola n’est pas contente de la manière dont la RDC vient de négocier la paix dans sa partie Est avec ses mouvements rebelles internes mais également avec ses voisins ougandais et rwandais. Il y a aussi le contentieux de la facture des guerres de 1996, 1997 et 1998, dont la hauteur est du domaine des accords passés avec les « libérateurs ». On croit savoir que le leadership sous-régional que vient de s’octroyer Joseph Kabila au niveau de la CEEAC et de la SADC ferait ombrage au maître de Luanda, qui a certainement peur de voir renaître de ses cendres l’ogre congolais. On rappelle qu’il y a quelques semaines, les mêmes villages avaient été envahis par l’armée angolaise, à la poursuite des combattants du FLEC. Des exactions avaient été commises sur des villageois et villageoises congolais, dont beaucoup avaient dû fuir pour aller se cacher dans les forêts environnantes. Après le retour de l’accalmie, le gouverneur du Bas-Congo, Simon-Floribert Mbatshi Batshi, avait dû se rendre sur place pour réconforter les compatriotes ayant perdu des biens, blessés ou des êtres chers dans les actes de barbarie de l’armée angolaise. L’année dernière, plusieurs incursions de l’armée angolaise avaient été enregistrées dans des villages du territoire de Tshela, jetant dans la forêt des milliers de citoyens congolais. Selon des sources provinciales, soldats et policiers angolais patrouillent aux postes frontaliers depuis la dernière vague d’expulsions des ressortissants angolais de plusieurs villes et localités congolaises, notamment Tshela, Moanda, Boma, Matadi, Songololo, Kimpese, Kimpangu, Kwilu-Ngongo, etc. Des sources provinciales contactées par Le Phare estiment que la situation sécuritaire du Bas-Congo relève du pouvoir central. D’où, elles exhortent les autorités de Kinshasa à réagir avec vigueur, comme elles l’ont fait dernièrement dans le cas des expulsions massives des Congolais d’Angola, à travers des notes diplomatiques mais aussi des plaintes en bonne et due forme auprès des instances internationales, telle le Conseil de Sécurité de l’Onu, continentale, telle que l’Union Africaine, et sous-régionale, telles que la CEEAC (qui tient présentement ses assises à Kinshasa) ou la SADC, dont notre pays assume la présidence. "
2009-10-22
Le Fare

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