segunda-feira, 14 de julho de 2014

COURAGE

L’ Instituto de Odivelas à la Fête Nationale du 14 juillet - prise de la Bastille
Aux célébrations de ce 14 juillet de 2014, la Secrétaire d’Etat de la Défense du Portugal sera accompagnée par deux élèves de l’Instituto de Odivelas. Il s’agit d’une initiative opportuniste et hypocrite comme on remarquera ci-après.
L’Instituto de Odivelas est une école militaire qui accueille des filles de militaires et civiles. Il a été fondé en 1900 par le roi D. Carlos I en vue de garantir l’accès à l’éducation et à l’indépendance économique aux orphelines des officiers. C’est donc une institution pareille à la Maison d´Éducation de la Légion d´Honneur, fondée en 1805 par Napoléon Bonaparte, pour accueillir et éduquer les orphelines des officiers.
L’ Instituto de Odivelas est aussi la seule école publique portugaise ayant un pensionnat.
L’Institut a été distingué par l’excellence de son enseignement avec deux des plus hautes décorations de l’État Portugais : la Médaille Honorifique de la Croix de Avis et la Médaille Honorifique de Santiago da Espada.
Étant des écoles–sœurs, toutes les deux installées dans des monastères dévoués à Saint Denis, l’Instituto de Odivelas et la Maison d´Éducation de la Légion d´Honneur poursuivent depuis longtemps à un échange scolaire qui permet aux élèves de chaque école de participer pendant 2 semaines au quotidien du pensionnat de l’école-sœur.
Cependant et par décision unilatérale du ministre de la Défense du Portugal, l’Institut sera fermé à la fin de l’année scolaire 2014/2015. Une partie significative de l’histoire de l’émancipation féminine au Portugal sera ainsi démantelée comme négligeable.
Cette décision, dont le bien-fondé reste à éclaircir, a suscité l’opposition des actuelles et anciennes élèves, de leurs familles, des professeurs et fonctionnaires, des officiers de l’Armée, des personnalités proéminentes de la société portugaise, et aussi des député-e-s et de la mairie et population de la ville d’Odivelas.
L’idée initiale était de transférer les élèves au Collège Militaire (une école masculine n’ayant aucune condition pour recevoir des jeunes filles) tout en assurant que l’histoire et le patrimoine culturel de l’Instituto de Odivelas seraient maintenus vivants. Pourtant la réalité s’avère très différente.
Les jeunes filles seront dorénavant obligées de fréquenter les classes au Collège Militaire et de rentrer à l’Institut pour passer la nuit. Elles resteront 14 heures par jour au Collège Militaire dans des conditions déplorables car aucune adaptation n’a été faite à leur intention. Le plan d’études qu’elles suivaient à l’Institut sera rétréci et modifié en fonction des choix d’un collège masculin érigé autour d’une idée de genre très stéréotypée et désuète et qui ne prend pas en considération les caractéristiques et expectatives légitimes des jeunes filles.
Elles auront donc à supporter des discriminations de toute sorte et elles n’auront pas le temps d’étudier, de se reposer ou tout simplement de s’amuser, comme les jeunes filles de son âge.
De ce fait, sans aucun raisonnement et sans aucune explication, seulement par l’obstination d’un ministre de la Défense qui n’a même pas fait le service militaire, les élèves de la Maison d´Éducation de la Légion d´Honneur seront interdites pour toujours de séjourner dans les magnifiques cloîtres de l’Instituto de Odivelas.
Les anciennes élèves,
Ana Coucello
Ana Lobo
Conceição Brito
Elsa Magro
Leonor Tavares
Isabel Joglar
Maria João Curto
Maria Luís Figueiredo

Sofia Vaz Serra 

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