En matière de capacités aéronavales, même si le HMS Prince of Wales, sistership du HMS Queen Elizabeth actuellement en construction, est finalement annulé, la Royal Navy connaîtra un bond capacitaire important par rapport à ses actuels porte-aéronefs. Car les HMS Ark Royal et HMS Illustrious, longs de 209 mètres pour un déplacement de 22.000 tonnes, ne peuvent embarquer qu'une vingtaine d'aéronefs, dont 16 Harrier GR9. Le Queen Elizabeth, lui, mesurera 284 mètres pour un déplacement de 65.000 tonnes. Capables d'embarquer 40 aéronefs, dont 36 avions F-35, il offrira une force de frappe bien plus importante. Certes, les Britanniques, avec un seul porte-avions, connaîtraient le même problème de disponibilité que les Français avec leur unique Charles de Gaulle, dépourvu de remplaçant pendant ses arrêts techniques. Mais, comparativement à la situation actuelle, le gain resterait très appréciable. Avec des appareils vieillissants aux capacités très limitées (sans compter les pertes de compétences liées à la fusion catastrophique avec la Royal Air Force), les Ark Royal et Illustrious n'ont, désormais, qu'un intérêt très limité. Avec le Queen Elizabeth, il en sera tout autrement et la Grande-Bretagne retrouvera enfin une vraie capacité de projection.
En matière de défense aérienne, le remplacement des 12 destroyers du type 42 par un nombre équivalent de type 45 (classe Daring) n'a pu être mené à bien faute de crédits. Mais la Grande-Bretagne est quand même parvenue à maintenir la construction de 6 unités du type 45, dont le dernier exemplaire vient d'être mis à flot. Grâce à la puissance de leur système de combat et de leur système d'armes, les nouveaux bâtiments ont une puissance de feu considérablement améliorée par rapport à leurs aînés. Seule la Royal Navy disposera, en Europe, d'une telle flotte de destroyers, la France et l'Italie, par manque de crédits étant contraintes de réduire leur cible à deux frégates équivalentes par pays (les Horizon). Même si deux T45 étaient finalement cédés à un autre pays, la Royal Navy conserverait d'ailleurs une force de défense aérienne suffisante.
La situation est en revanche un peu plus délicate pour les frégates
anti-sous-marines. Si la réduction de format se confirme à 12 destroyers
et frégates de premier rang, cela signifie que la Royal Navy ne
conservera que 6 bâtiments du type 23. Compte tenu des intérêts
maritimes du pays (protection des sous-marins stratégiques, du groupe
aéronaval, de la sûreté des approches maritimes et des accès aux
ports...), c'est un peu juste. Même la France, championne de
l'optimisation de ses effectifs navals, va maintenir sa flotte de
frégates ASM à 9 unités. Une éventuelle réduction de voilure en
Grande-Bretagne sera compensée par la modernisation de certaines Type 23
avec un nouveau sonar remorqué ATBF (2087) fourni par Thales. Mais 6
frégates, compte tenu des missions et des indisponibilités, c'est
vraiment peu.Au niveau des sous-marins nucléaires d'attaque, la Royal Navy est
consciente que les « grandes heures » de la guerre froide sont
terminées. Le retard pris par le programme Astute a empêché le
remplacement des 6 SNA du type Swifsture, ce qui fait que la flotte
anglaise mène déjà ses missions avec seulement 7 sous-marins d'attaque.
Les Astute serviront, vraisemblablement, uniquement à remplacer les
Trafalgar. Même si, là aussi, le nombre se réduit, les capacités des
nouveaux bâtiments sont nettement plus importantes et, avec 7 SNA, la
Royal Navy conservera sa place de leader dans le domaine en Europe (la
France n'a que 6 SNA).
Des incertitudes demeurent aussi sur le
programme de remplacement des 4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins
du type Vanguard. Leurs remplaçants, dont la construction va débuter au
cours de la prochaine décennie, ne pourrait être que 3. Dans ce cas, il
sera très difficile de maintenir une permanence à la mer en cas de
problème technique imprévu.
Au niveau des sous-marins nucléaires d'attaque, la Royal Navy est
consciente que les « grandes heures » de la guerre froide sont
terminées. Le retard pris par le programme Astute a empêché le
remplacement des 6 SNA du type Swifsture, ce qui fait que la flotte
anglaise mène déjà ses missions avec seulement 7 sous-marins d'attaque.
Les Astute serviront, vraisemblablement, uniquement à remplacer les
Trafalgar. Même si, là aussi, le nombre se réduit, les capacités des
nouveaux bâtiments sont nettement plus importantes et, avec 7 SNA, la
Royal Navy conservera sa place de leader dans le domaine en Europe (la
France n'a que 6 SNA).
Des incertitudes demeurent aussi sur le
programme de remplacement des 4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins
du type Vanguard. Leurs remplaçants, dont la construction va débuter au
cours de la prochaine décennie, ne pourrait être que 3. Dans ce cas, il
sera très difficile de maintenir une permanence à la mer en cas de
problème technique imprévu. Le futur groupe aéronaval britannique (© : ROYAL NAVY)
Les
marins britanniques ne sont donc pas à la fête mais, contrairement aux
cris d'alarme lancés par la presse anglaise, une réduction de voilure,
même aussi drastique que celle évoquée récemment, ne fera pas de la
Royal Navy une marine de seconde zone. Même rétrécie, la flotte anglaise
demeurerait puissante et, avec l'arrivée de bâtiments de nouvelle
génération, gagnerait même en capacité. Il est seulement vrai qu'après
des siècles de suprématie incontestée en Europe, la puissance navale du
Royaume-Uni serait globalement au même niveau que celle de la France ce
qui, chez les Britanniques, constitue tout de même une petite
révolution.
1 comentário:
Belo texto, Comandante, Obrigado
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